En 2021, les jeunes entreprises vaudoises ont levé 604,6 millions, soit des fonds deux fois plus importants qu’il y a quatre ans. Grâce à ces collectes de fonds, les investisseurs s’intéressent davantage aux centres d’innovations et à la recherche scientifique dans le canton de Vaud.
Les start-up suisses n’ont jamais levé autant d’argent que l’année dernière : elles ont récolté CHF 3,1 milliards. Sur cette somme, un cinquième (604,6 millions) provient de sociétés ancrées en terres vaudoises. La star qui a inscrit le plus grand tour de table du canton, l’an dernier, est la firme de logiciels de gestion d’infrastructures informatiques Nexthink (161,7 millions), devenue une société valorisée à plus d’un milliard de dollars suite à cette opération. Grâce à cela, elle rejoint de grosses entreprises, telles que Mindmaze, Sophia Genetics ou encore ADC Therapeutics.
Au total, les start-up vaudoises ont récolté plus du double des fonds levés en 2017. Ces chiffres sont issus du rapport Swiss Venture Capital, publié le 25 janvier 2022 par le portail d’actualités Startupticker. Ils n’ont pas surpris outre mesure Patrick Barbey « Nous monitorons de près les collectes de fonds et, dès septembre, nous nous attendions à une année 2021 exceptionnelle », décrit le directeur d’Innovaud.
La dixième édition du rapport ne déroge pas à la règle : Vaud occupe la seconde place, en matière de capitaux levés, après Zurich. « Il n’y a qu’en 2016 où notre canton a dominé l’étude. Mais proportionnellement, cette deuxième place est réjouissante, car le tissu économique zurichois est deux fois plus dense que le nôtre », commente Patrick Barbey. Derrière Nexthink, la suite du podium est constituée du spécialiste des puces à haut débit Kandous Bus (69,2 millions), puis de la biotech développant des traitements par gouttes ophtalmiques Oculis (51,8 millions).

D’attractifs pôles d’innovations
« Ces belles opérations sont l’incarnation d’un phénomène qui traverse l’Europe : les investisseurs se passionnent pour les centres d’innovations et la recherche scientifique. Et notre écosystème qui s’articule autour de pôles, comme l’EPFL par exemple, a saisi ces nouvelles opportunités », témoigne Patrick Barbey. Le directeur ajoute que la Suisse est reconnue internationalement comme un centre d’excellence, au même titre que Berlin, Munich ou Stockholm.
Des opportunités locales manquées
La majorité des fonds levés provient de l’étranger, ce qui est une « bonne nouvelle » quant à l’attractivité de la Suisse. Néanmoins, l’ambassadeur de l’innovation vaudoise déplore : « Plus le tour de financement est grand, plus l’argent est non suisse. » Selon lui, cela implique que les investisseurs locaux prennent tous les risques, en début de vie d’un projet, et que les autres « peuvent ensuite venir se servir ». Il espère que les fonds et caisses de pension helvétiques pâliront au phénomène, notamment vu le changement du cadre légal intervenu il y a trois mois.
Texte inspiré de l’article d’AGEFI du 28.01.2022
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